Rando-Bivouac 18/19 Mai 2019
Première rando bivi de l’année L’appareil photo, fidèle de nombreux reportages a décidé de larguer les amarres entre Hoedic et Houat. Il flotte près des rochers des deux soeurs, gardant…
Première rando bivi de l’année
L’appareil photo, fidèle de nombreux reportages a décidé de larguer les amarres entre Hoedic et Houat. Il flotte près des rochers des deux soeurs, gardant pour lui les belles photos de notre rando.
Pas grave, Soazig a tout remis en images
Pour résumer ce premier bivouac exceptionnel de l’année, on l’a appelé “la rando H2O : Houat, Hoedic, Oasis” : une eau turquoise, une immersion au coeur des éléments, un paysage sauvage où l’on croise plus d’oiseaux rares que d’être humains, des plages de sables fins, des dunes qui ont gardé de leur verdure, des vagues qui caressent les rochers depuis des millénaires et les polissent un peu plus à chaque passage dessinant des nuages de mousses blanches sur le granit…
Quand on arrive à Houat du côté du port Saint Gildas, après une longue traversée sans autre repère que l’horizon, on aperçoit au loin des serpents jaunes à la surface de l’eau, une enfilade de bouée servant l’aquaculture, puis on longe le rocher de la Vieille, imposant, tranchant, sauvage sur lequel les vagues viennent se fracasser en une expiration…on croirait entendre le souffle secret de l’eau, inattendu, après une traversée paisible, calme et silencieuse sur une mer d’huile. Une mer si humble qu’elle ne révélait pas sa puissance…
Au pied de l’île, on aurait pu se croire en Irlande tant la côte est découpée de falaises. Ce n’est pas si loin du golfe et pourtant c’est tellement plus sauvage qu’on pourrait presque oublier où on est, tant c’est dépaysant…et se croire dans un autre pays… ailleurs, loin, …. Face à une nature sans nation… une beauté sauvage sans frontières.
Houat, son port, ses passes à cailloux, son couloir à araignées, sa grande plage à 180 degrés, ses ajoncs, ses criques où l’on a mangé.
Puis on a découvert sa face sud, plus abrupte encore, puissante avec ses grottes cachées qui se dessinent sous la falaise et qu’un marcheur ne peut pas deviner…et Belle-île qui se montrait à l’horizon….(d’où les 22 milles)
Enfin, dernière traversée de la journée à 16h30 en direction d’Hoedic pour profiter au maximum des meilleurs courants. Sur une mer calme tranquille comme à l’allée en provenance du continent, avec à l’arrivée sur la pointe de la chèvre, une petite session de surf, le vent se levait dans notre dos. Belles sensations d’envol.
Le port d’Argol, sa côte accueillante bordée de plages dont celle qui nous a offert son hospitalité, vue sur le phare des cardinaux…il y avait même une rangée très utiles de poteaux… qui avec le bout de remorquage de Véro, se sont transformés en un super fil à linge pour toute la ptite équipe…
Hoedic, c’est l’île dénudée. La douceur de vivre. La simplicité. L’authenticité. Un joyau. Une nature intacte, un bourg fleuri et inchangé au fil des ans qui s’arpente à pied, une belle hospitalité, trois jolis cafés et des terrasses pleines de joyeux voileux… et parfois- fait plus rare- une bande de kayakistes heureux.
Une belle soirée, un bon repas, de la joie,
Une bonne nuit dans le bercement du bruit des vagues sur le rivage…
Et deux marées plus tard (j’exagère),
Un doux réveil dans la beauté du soleil levant et ses couleurs pastels
Et toujours l’odeur fraiche, pure, nourrissante de l’océan…
Le lendemain,
Arrivée à Houat à 12h30, trop juste pour aller au Beniguet. On décide de manger à la pointe sud, puis départ à 14h pour le retour sur le continent. Ciel menaçant au loin, on bénéficie du micro climat ilien jusqu’au bout. Les milles se succèdent, sans qu’on ait l’impression d’avancer…Houat met du temps à disparaitre dans notre dos et puis arrive ce moment où on se croit au milieu de l’océan…et très vite, on aperçoit le Crouesty à notre droite jusqu’à ce que le ciel gris et menaçant nous rattrape, durcisse l’eau et nous couvre d’un grain….La mer a changé de forme, les vagues ne sont plus douces et rondes, mais cassantes avec leur mousse blanche, on est pris dans un beaufort 4…Seule chose à faire, pagayer. Et naturellement, alors que les conditions sont plus dures, on accélère. C’est beau l’instinct. Et puis, Méaban apparait dans la brume au loin… on se rapproche…le Crouesty…et très vite Port Navalo, la mer est toute douce à nouveau, rassemblement des kayaks, avancée en ligne dans ce courant familier, la marée est avec nous, on est à la maison, on se laisse glisser dans la Jument en file indienne… Que du bonheur…
Le kayak à RKM, c’est bien plus qu’un sport…de la simplicité, de l’autonomie, de l’authenticité, de la solidarité, de la bonne humeur, de l’endurance, des sensations, du dépassement de soi et beaucoup, beaucoup de liberté !
Soazig